Chroniques de la vie d'un Nain (Extraits)
Tome 1 : Mirand'ar le rusé

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Chapitre 1
De la naissance à l'enfance

C'est au petit matin du premier jour du solstice d'été que naquit Mirand'ar, fils de Mirad'or son père, et de Piran'na sa mère. C'était déjà un beau bébé bien bâti (25 cm pour 2,450kg) qui aimait se blottir dans la barbe de son brave papa, qui soit dit en passant, était la plus belle des barbes de la bourgade de Steelblade. Mais passons, ceci est une autre histoire.
C'est donc dans la petite bourgade de Steelblade que grandit Mirand'ar. En langage nain, Mirand'ar signifiait "aller droit au but"*, non pas que ses parents étaient fans d'une équipe de football du sud de leur pays. Mais il faut savoir que les nains peuvent choisir le prénom de leurs enfants durant toute la première année de leur vie. Et ce prénom s'était imposé à eux quand ils se rendirent compte que leur fils savait exactement ce qu'il voulait et quand il le voulait.
Il fut donc baptisé Mirand'ar, fils de Mirad'or et fut destiné à prendre la succession de son père dans la forge familiale quand il en aurait l'âge.

Son père en effet était un forgeron, ou plutôt était l'un des forgerons du petit village, puisqu'en réalité, tous les hommes étaient forgerons et que toutes les femmes tenaient une taverne. Vous pourriez penser qu'ils ne pouvaient pas gagner normalement leur vie à cause de toute cette concurrence, mais là encore, il faut connaître le mode de vie des nains pour comprendre. D'une part, les nains n'avaient pas besoin de grand chose pour subsister : ils cultivaient leurs terres, ils tiraient partie des ressources naturelles qui se trouvaient alentour (mines d'or et d'acier, coupe du bois, culture de malt ...) et participaient tous à la vie de leur village. D'autre part, il n'y avait aucun privilégié. C'est pourquoi les soirées de beuverie se terminaient au petit matin, après que chacun soit allé boire une bière dans la taverne de ses voisins.
Mais une fois encore, excusez-moi de cette digression, je ne suis pas là pour vous faire un cours sur la vie des nains mais pour vous conter celle de Mirand'ar.

Dès les premières années de sa vie, Mirand'ar se distingua des autres nains de son âge. Pendant que ses camarades apprenaient avec leur père le métier de forgeron, lui se forgeait un caractère bien particulier. Il passait ses journées à lire des livres d'aventures toutes aussi véridiques les unes que les autres, et faisait le soir la tournée des tavernes pour écouter les récits des anciens ou ceux des voyageurs qui faisaient halte dans leur village. A douze ans, il en savait plus sur les elfes, trolls, orcs ou autres créatures que quiconque dans la région. Il connaissait les légendes du vieux monde, des terres marécageuses de l'est aux plaines verdoyantes du grand Ouest, des montagnes des Ténèbres aux mines secrètes de l'Ar-Nim Rog, tous les lieux mythiques explorés par des aventuriers hommes, elfes ou nains. Car contrairement à ce que ses parents lui disaient, les nains étaient parfaitement capables de partir à l'aventure. Alors c'était décidé, dès qu'il aurait l'âge de partir, il ferait son paquetage et s'en irait sur les chemins. Et tant pis pour la forge familiale !

* D'où la déformation étymologique italienne : "mire" signifiant "but" et "andare" signifiant "aller"

Chapitre 2
Le départ et le voyage

Le jour de ses 19 ans, Mirand'ar annonça à ses parents qu'il allait bientôt quitter le foyer. Ce fut un choc pour eux qui pensaient que ses idées d'aventures lui étaient passées et qu'il était prêt à prendre la succession de son père. Ne s'exerçait-il pas à la forge tous les jours depuis six mois ? En réalité, il se confectionnait une hache si solide et tranchante qu'elle pouvait fendre un rocher en deux. N'aidait-il pas sa mère à la taverne ? C'était pour lui un moyen d'entendre les conversations des voyageurs.
En fait, cela faisait maintenant un an qu'il préparait son départ. Un an qu'il établissait des cartes des régions qu'il aurait à traverser, un an qu'il économisait chaque pièce gagnée afin de louer de temps en temps une chambre dans une auberge ou de s'acheter des provisions lors de son long voyage. Un an qu'il se préparait à partir, un an qu'il répétait ce qu'il dirait pour convaincre ses parents de le laisser s'en aller.
Ses parents n'adressèrent pas la parole à Mirand'ar pendant les quinze jours qui suivirent. Ils se croisaient très peu dans la journée, cherchant à s'éviter, et Mirand'ar rentrait très tard, une fois que sa mère avait fermé la taverne et était partie se coucher.
Et puis le seizième jour, Mirad'or vint trouver son fils. Ils discutèrent longuement et enfin, son père lui apprit qu'ils avaient décidé de lui donner leur bénédiction. Mirand'ar sut alors que le moment était enfin venu de partir.
Deux jours plus tard, à l'aube, Mirand'ar fit ses adieux à ses proches, leur promettant de revenir un jour.

Chapitre 3
La bataille

Le premier objectif de Mirand'ar était d'atteindre la ville de Barak'A, lieu de rencontre des aventuriers à la recherche de sensations fortes. Une fois arrivé là-bas, il n'aurait plus qu'à rejoindre un groupe et à partir en quête. C'était tellement simple présenté comme cela.
Son périple jusqu'à Barak'A prit un an, et bien que ce ne soit pas un trajet très mouvementé, il rencontra quelques problèmes lors de son quatrième mois qui faillirent l'empêcher de poursuivre son voyage.

Une nuit, alors qu'il se reposait de sa journée de marche, Mirand'ar fut réveillé par une étrange sensation. Aux alentours, tout semblait calme. Mais son sixième sens lui signala un danger. Ce silence n'était pas normal, même en pleine nuit. Il posa une main sur sa hache et prit une grande respiration. Qu'est-ce qui pouvait effrayer les oiseaux et les bêtes de la forêt au point de les rendre silencieux ? Cette région n'était pourtant pas réputée pour être dangereuse. Soudain, un craquement de branche résonna sur sa droite. Il se leva d'un bond et se retrouva nez à nez avec deux loups noirs montrant des crocs qui n'avaient rien à envier à une dague bien aiguisée. Deux contre un, voilà qui n'était pas très équilibré ! Les loups le regardaient, la gueule ouverte, prêts à mordre, les yeux luisant dans la nuit. Pourtant, ils ne faisaient pas mine de bouger.
Qu'attendaient-ils donc ? Tout à coup, une idée lui traversa l'esprit. Il se retourna et un troisième loup bondit sur sa proie. Il avait contourné le lieu de la future bataille pour le prendre à revers. Mirand'ar eut juste le temps de se jeter sur le dos et le loup passa au-dessus de lui. Il se remit sur pieds, prêt à en découdre. Dans la forêt, des hurlements se rapprochaient. Ces trois loups devaient être des éclaireurs. Mieux valait ne pas attendre que les autres arrivent pour engager le combat.

Faisant tourner sa hache dans sa main droite, Mirand'ar se précipita vers le loup qui l'avait attaqué. C'était la première fois qu'il combattait, mais la fougue de sa jeunesse compensait son manque d'expérience. Après deux assauts manqué de part et d'autre, la lame de sa hache atterrit sur le crâne de la bête qui s'écroula à ses pieds. Première victoire, ça serait un jour à marquer d'une pierre blanche, si jamais il s'en sortait vivant. Les deux loups qui jusque là s'étaient contentés de grogner s'élancèrent vers lui en même temps. L'un d'eux recula de quelques mètres en se prenant un coup du manche de la hache sur le museau tandis que le deuxième refermait ses dents à quelques centimètres du bras gauche. Et les assauts repartirent de plus belle. Au moment où un quatrième loup faisait son apparition, Mirand'ar réussit d'un formidable coup à briser les crocs de l'un d'eux, et la moitié de la tête par la même occasion. Mais ils étaient de nouveau deux sur lui.
Alors qu'un loup essayait de lui sauter à la gorger et s'empalait sur sa hache, un autre réussissait à le saisir au mollet et à enfoncer ses crocs dans la chair. Avec un coup de pied, Mirand'ar lui fit lâcher prise et abattit une nouvelle fois son arme sur la tête de son attaquant. Mais la douleur était atroce et il s'écroula par terre, incapable de se tenir sur sa jambe. La meute arrivait et il n'aurait aucune chance de s'en sortir. Sept loups surgirent devant lui, tous aussi féroces les uns que les autres. Mirand'ar leva sa hache pour montrer qu'il ne mourrait pas sans en tuer encore un ou deux. Trois d'entre eux s'élancèrent vers lui dont un grand loup blanc.
Ils n'étaient plus qu'à deux mètres de lui quand un sifflement déchira l'air et qu'une flèche se planta dans la gorge d'une des bêtes. Les deux autres s'arrêtèrent brusquement et une seconde flèche atteignit son but. Dans un sursaut, Mirand'ar se redressa, leva sa hache et l'abattit sur le loup blanc qui lui faisait face. Il s'écroula au sol, décapité. Les autres loups se mirent à hurler, et alors qu'une troisième flèche sifflait dans l'air, ils firent demi-tour et s'enfuirent dans la forêt.

Chapitre 4
La rencontre

Après un nombre indéterminé d'heures d'inconscience, Mirand'ar se réveilla au coin d'un feu. Sa jambe le faisait souffrir mais la douleur était moins important que pendant le combat. Il leva la tête et vit un bandage à la place où devait se trouver la marque des crocs de l'animal. Soudain, il remarqua la présence d'un individu à quelques mètres de lui et tendit sa main pour trouver sa hache, sans réussite. L'homme qui lui faisait face n'était pas très grand (pour un homme, parce que pour un nain, il était immense). Il portait une cape avec une capuche, si bien que Mirand'ar ne pouvait voir son visage. Une épée courte était accrochée à sa ceinture et il distingua également une dague au niveau de sa botte droite. Enfin, apposé sur un arbre se trouvaient l'arc et les flèches qui lui avaient probablement sauvé la vie. Sa hache était également là, à quelques mètres de lui. Il essaya de se lever pour aller la chercher mais retomba, ne pouvant pas encore s'appuyer sur sa jambe.
" Du calme maître nain, vous n'êtes pas encore remis de votre mésaventure. Il vous faut encore du repos ! "
Cette voix ! Mirand'ar tendit le cou pour essayer de distinguer le visage de cet inconnu, mais il avait l'impression que cette capuche formait un voile protecteur qui l'empêchait de distinguer ne serait-ce qu'un trait.
" Qui que vous soyez, je pense que je vous dois la vie. Mon nom est Mirand'ar, fils de Mirad'or. Aurez-vous l'amabilité de vous présenter à votre tour ? "

L'étrange personnage se tenait près du feu. Il s'avança, s'agenouilla près de lui et vérifia les bandages de la jambe. Puis il se releva, fit quelques pas et se retourna enfin vers Mirand'ar, rejetant la capuche sur ses épaules.
" Je m'appelle Wyona, fille du seigneur Menerid le souverain des Terres du Nahor. Ancien souverain en fait, dit-elle en baissant les yeux. Je suis en exil et je me rends à Barak'A pour rejoindre un groupe d'amis ".

Une femme ! Il avait été sauvé par une femme. Pourquoi pas par un elfe aussi pendant qu'on y était ? Et en plus elle allait au même endroit que lui. Pas question de faire le chemin ensemble se dit-il avant de sombrer une nouvelle fois dans l'inconscience.

Chapitre 5
Barak'A

Lorsqu'il se réveilla de nouveau, le soleil était bien haut dans le ciel. Un morceau de viande cuisait au-dessus du feu. Aucune trace de la femme. Mirand'ar essaya de se lever. Sa jambe ne le faisait quasiment plus souffrir, et il arrivait à marcher en boitillant. Il ramassa sa hache, regarda autour de lui et se décida à partir. Alors qu'il se retournait une dernière fois, son ventre émit un bruit lui rappelant qu'il n'avait pas mangé depuis plusieurs heures. Le morceau de viande devait appartenir à un des loups tués au cours du combat. Après avoir hésité quelques temps, il fit demi-tour et s'assit au coin du feu. Wyona apparut alors du coin d'un arbre en souriant : l'estomac l'emportait toujours sur le coeur chez un nain.

Huit mois après, Mirand'ar ne regrettait pas d'être resté pour manger ce jour là. Wyona était en fait d'agréable compagnie et ces mois de voyage ensemble leur avaient permis de se connaître, et également de combattre ensemble à quelques reprises contre des orcs ou des brigands. Ils pourraient peut-être continuer ensemble dans un groupe un peu plus important.
De plus, la présence de Wyona avait permis la guérison complète de sa jambe, à l'aide d'herbes et d'onguents qu'il ne connaissait pas. Il marchait désormais normalement et pouvait de nouveau parcourir une grande distance dans la journée.

Aujourd'hui, ils arrivaient enfin à leur destination : Barak'A.
Lorsqu'il franchit les portes, Mirand'ar fut étonné de la taille de la ville. Ce n'était pas comparable à son petit village, qui comportait pourtant un grand nombre de tavernes et de maisons. Ici, outre les tavernes et les forges, se trouvaient des magasins de ventes d'objets magiques ou non, de nourriture, des auberges, des maisons de plaisir et autres établissements. Au centre de la ville se trouvait le lieu de rencontre des aventuriers : la maison des guildes. Ils s'y rendraient dès qu'ils auraient loué une chambre dans une bonne auberge.

Une fois installés, Wyona et Mirand'ar traversèrent les rues de la ville pour se rendre à la maison des guildes. Les rues étaient pleines de marchands ambulants essayant de vendre leurs objets, la plupart du temps inutiles mais auxquels ils prêtaient des pouvoirs considérables. C'était la première fois que Mirand'ar voyait autant de nains, hommes ou elfes réunis. Ils étaient tous là en quête d'aventures et de trésor, comme lui. Mirand'ar voyait enfin son rêve commencer à se réaliser.
Ils se retrouvèrent enfin devant l'imposante porte de la maison des guildes. Ils se regardèrent et franchirent ensemble le palier.

Chapitre 6
La maison des guildes

En entrant, dans le bâtiment Mirand'ar ne sut pas où donner de la tête. Tous les deux mètres environ se trouvait un orateur s'adressant à tout le monde en même temps. Il fallait être un habitué pour réussir à suivre ce qu'ils disaient. Wyona montra du doigt un guichet sur la droite marqué " Renseignements ". Il s'y dirigèrent et elle demanda si une guilde nommée " Les Exilés du Nohar " était inscrite. Effectivement, cette guilde était là depuis plusieurs semaines.
Mais actuellement elle était partie aider des villageois qui avaient demandé de l'aide. Ils avaient d'ailleurs laissé un message pour une certaine Wyona. Elle prit la lettre, la décacheta et la parcourue des yeux. Ses amis lui expliquaient où ils étaient partis et lui disaient qu'elle pouvait les rejoindre si elle arrivait avant eux. Apparemment, il s'agissait du pillage d'un village par une horde composée de 30 à 50 personnes.
En sortant du bâtiment, Wyona réfléchit. Il faudrait environ trois jours pour rejoindre le village. Peut-être que Mirand'ar était trop fatigué pour l'accompagner ?
En entendant cela, Mirand'ar se mit en colère. Un nain n'est jamais fatigué, répondit-il violemment. Wyona se mit à rire et lui tapa dans le dos.
" Alors nous partirons demain matin de bonne heure ".
" De bonne heure ? se dit Mirand'ar. J'aurais du me taire. Je ne suis jamais fatigué, mais quand même ! "

Chapitre 7
Une mystérieuse horde

Les deux premiers jours vers le village se passèrent sans encombre. Mirand'ar et Wyona marchèrent jours et nuits pour arriver avant la fin du combat. Mais la troisième nuit, alors qu'ils marchaient à quelques mètres l'un de l'autre, des bruits inhabituels transpercèrent la quiétude de leur marche. Wyona leva la main et lui fit signe de s'arrêter. Elle connaissait bien ce genre de bruits qui étaient signe que quelques personnes étaient dans les parages. Peut-être des rescapés de la horde sauvage. Elle fit quelques pas silencieusement tandis que Mirand'ar attrapait sa hache à deux mains. Soudain, un hululement et tout se précipita. Mirand'ar sentit une lame sous son cou alors que deux guerriers se jetaient sur Wyona.
" Ne bouge pas, ordonna une voix à Mirand'ar. Lâche ta hache ".
Mirand'ar s'exécuta de mauvaise grâce et sentit qu'on le poussait en avant.
Pendant ce temps, Wyona se battait contre trois formes indistinctes. Alors que deux avaient réussi à lui maintenir les bras, le troisième se prit un violent coup dans le menton et poussa une injure que je ne rapporterai pas pour ne pas vous choquer.
" Ewolyn ? Est-ce toi ? "
L'homme se releva et alluma une torche et Wyona le vit sourire.
" Wyona ma soeur ! répondit-il en se jetant dans ses bras. Je suis content de te revoir enfin !
- On ne dirait pas, répondit-elle en riant. Charmant accueil !
- Et toi alors, toujours aussi forte, dit-il en se frottant le menton. Excuse-nous mais ces derniers jours n'ont pas été de tout repos. Et quand nous avons vu ce nain, nous avons pensé que tu faisais aussi partie de la bande. D'ailleurs ne te plaint pas, nous t'avons sauvé la vie. Tu n'avais même pas senti qu'il te suivait. "

Wyona se retourna en rigolant.
" Bien sûr que je le savais. Vous pouvez le lâcher et lui rendre son arme, c'est un ami. "
Mirand'ar raccrocha sa hache à sa ceinture en maugréant. Les autres, toujours méfiants, gardaient leurs mains à portée de leur arme.
Après que les présentations aient été faites et après s'être excusé auprès de Mirand'ar, Ewolyn leur expliqua la situation. Depuis maintenant plusieurs mois, de mystérieuses hordes s'attaquaient aux habitants des villages de la région, pillant les maisons et tuant qui osaient leur résister. Il y a quelques jours encore, un habitant était venu jusqu'à Barak'A pour demander de l'aide. Ils étaient alors partis à une chasse à l'homme ou plutôt à une chasse au nain. Car ces mystérieuses hordes n'étaient composés que de nains !
" C'est impossible voyons, dit Mirand'ar en se levant. Des nains ne s'attaqueraient pas à des villageois sans défense.
- Venez donc voir par vous-même " répondit alors Ewolyn en se levant à son tour.

Ils marchèrent pendant une vingtaine de minutes et arrivèrent au village. Là, une dizaine d'hommes surveillaient quelques nains enfermés dans une étable. Au premier abord, ils semblaient être des nains comme les autres. Mais quelque chose dans leurs yeux troubla Mirand'ar qui sut immédiatement que ce qu'avait dit Ewolyn était exact.

" Que savons-nous d'eux ? lui-demanda Mirand'ar
- Malheureusement pas grand chose. Nous ne comprenons pas leur langage et de toute façon, ils refusent de nous parler. Par contre, nous avons recueilli des objets assez bizarres. Je n'avais rien vu de semblable jusqu'à présent. "

Chapitre 8
Mais d'où viennent-ils donc ?

Mirand'ar et Wyona suivirent Ewolyn jusqu'à une maison où ils entrèrent. Par terre, classés selon leur nature, se trouvaient effectivement des objets assez bizarres. Outre la nourriture normale comme des champignons et les armes comme des épées se trouvaient également des objets complément inconnus. Mirand'ar prit une sorte de petit rond rouge gravé d'un " M " qui se mit à lui fondre dans la main, une boite rouge contenant un liquide gazeux, un bout de bois incurvé qui revenait quand on le lançait ou encore une boite noire sur laquelle était apposée un papier qui montrait deux individus dans une position assez suggestive.

En ressortant de la pièce, Mirand'ar ne savait que penser de tout cela. Il avait l'impression de participer à un rêve. Soudain il eut une idée.
" Laissez moi cinq minutes avec eux et j'obtiendrai des réponses. "
Ewolyn accepta et Mirand'ar entra dans l'étable. Il fit quelques pas, examina les nains qui se trouvaient là et en choisit un qui semblait plus friable mentalement que les autres. Il le fit sortir de son box et l'emmena dans une autre maison. Là, il lui fit clairement comprendre qui n'avait pas de temps à perdre et sortit sa hache pour lui mettre sous le nez. L'effet voulu se produisit et le nain fit signe qu'il allait le conduire quelque part. Mirand'ar ressortit avec lui et expliqua l'affaire à Ewolyn et Wyona qui l'accompagnèrent.
Ils marchèrent pendant une heure et au moment où Mirand'ar se demandait s'il ne s'était pas moqué de lui, ils arrivèrent devant une caverne.
" Nous l'avons déjà exploré, dit Ewolyn. Nous n'y avons rien trouvé. "
Mais devant l'insistance du nain qui avait probablement peur pour sa vie s'ils ne trouvaient rien d'intéressant, ils pénétrèrent dans la grotte. Dans un renfoncement, le nain plongea la main dans une faille et en sortit un objet qu'Ewolyn et ses hommes n'avaient pas trouvé. Il s'agissait d'un boîtier sur lequel était fixé une sorte de fil. Puis un peu plus loin, il appuya sur une pierre et un pan du mur se détacha. Une grosse boite blanche apparut.
Ewolyn, méfiant tira son épée. Le nain prit le petit boîtier et fixa le bout du fil dernière la boite blanche. Celle-ci fit un éclair qui surprit tout le monde. Le nain profita de cette stupeur pour s'enfuir, poursuivit par Ewolyn qui le rattrapa vite fait.
Pendant ce temps un message était apparu comme par magie : " Destination Nainwak ". Suivit du mot " OK ". Bien que Wyona lui conseillait de se méfier, Mirand'ar toucha cette étrange chose.
C'était une matière qu'il ne connaissait pas. Et au moment où Ewolyn revenait, le doigt de Mirand'ar se posa sur le mot " OK ". Il sentit immédiatement un frisson et un nouveau message apparut : " Accrochez vos ceintures ". Bien que Mirand'ar ne connut pas la signification de ces mots, il comprit que ce n'était pas de bonne augure. Il jeta un dernier coup d'oeil à sa compagne de voyage et se sentit happé de l'intérieur. Wyona et Ewolyn quant à eux, le virent disparaître comme par magie.

Chapitre 9
Nainwak's world

Mirand'ar se réveilla près d'un fleuve. Tout était bizarre ici, et il crut de nouveau qu'il rêvait. L'endroit était divisé en une multitude de parcelles parallèles les unes aux autres, et il ne voyait pas beaucoup plus loin que le bout de son nez. Il prit quelques temps pour inspecter sa jambe : le bandage avait disparu et d'ailleurs, il ne portait même plus ses habits. Il était vêtu d'un étrange pantalon vert et d'un affreux bonnet rouge. Mais ce n'était que le cadet de ses soucis.

Où avait-il atterrit, comment, et qu'allait-il faire ici ?
Il décida de commencer par ce déplacer et peut-être qu'il rencontrera alors quelqu'un capable de le renseigner. Il fit quatre pas, qui correspondait à quatre de ses étranges parcelles, et se rendit compte qu'il ne pouvait plus avancer.
" Je dois être fatigué, se dit-il. Je vais me reposer quelques heures. "

Les jours passant, il commença à comprendre le fonctionnement du temps dans ce pays, ce monde, ce ... Comment devait-il appeler l'endroit où il se trouvait ? Il avait également compris que les nains qui avaient causé tant de dégâts dans le village qu'il avait récemment quitté venaient d'ici. Mais il avait également compris que tous les nains d'ici n'étaient pas méchants et qu'ils se divisaient en deux groupes distincts. Non trois en fait : les braves, les sadiques et les rampants. Auxquels on pouvait ajouter une quatrième catégorie, les nains-décis. C'est ce qu'il était apparemment, d'après ce qu'il avait compris.
Il avait également découvert que cette " Terre " était divisée en mondes, sur lesquels on pouvait se rendre si on le souhaitait très fort, et s'ils n'étaient pas trop loin du monde de départ.

Mirand'ar décida de faire un essai et glissa vers le monde " Puit sans squat ".
C'est là qu'il entendit parler des guildes de nains.

Il y avait différentes sortes de guilde : celles des braves, celles des sadiques ou encore celles regroupant des braves et des sadiques. Mirand'ar décida qu'il rejoindrait une guilde de braves.
Il ne lui venait même pas à l'idée de rejoindre des sadiques. Il se promit d'ailleurs se les combattre jusqu'à la mort.
Quelques jours plus tard, par le biais d'une invocation magique qui lui apparut et qui s'appelait " faux-rhum ", il rencontra deux autres nains nommés L'Outrien et AzErTy007. Ensemble, ils décidèrent de fonder la guilde NDE : " Near Death Experience " qui avait pour but d' " en découdre avec les Sadiques qui souillent les jolis jardinets de Nainwak "*.

Ils se donnèrent rendez-vous dans la forêt de Sherwood pour une première rencontre. Mais ce qu'ils ne savaient pas, c'est que ce monde était à majorité sadique. L'Outrien et Mirand'ar combattirent vaillamment, jusqu'à la mort. Ou plutôt jusqu'à la première de leur mort, car ils ressuscitèrent chacun dans un monde différent. Mirand'ar avait atterrit sur Meli-melo.

Pendant qu'il explorait ce monde à première vue accueillant, la guilde connaissait un premier échec : alors qu'un nouveau membre nommé Savinaud était accepté au sein de la guilde, le vaillant AzErTy007 la quittait pour poursuivre seul sa destinée. Mais il en fallait plus pour détruire le moral de ces grands guerriers. Ils se donnèrent tous rendez-vous sur Meli-melo pour commencer à engranger de l'expérience et augmenter leurs différentes caractéristiques : la force, la précision et l'intelligence.

C'est alors qu'un quatrième nain fut pressentit pour rejoindre NDE : StrackMheu le magnifique. Il était encore inexpérimenté mais était promis à une grande carrière de tueur de sadiques, ce fut donc avec joie qu'il intégra cette guilde, qu'il rejoignit à son tour sur Meli-melo.

C'est à partir de ce moment que commença vraiment la grande destinée de le guilde NDE, mais ceci est encore une autre histoire !

*Paroles tirées de l'article premier du livre de lois NDE et prononcées par L'Outrien à l'occasion de l'inauguration de la guilde